
L’UE doit revoir sa politique vis-à-vis d’Israël pour obtenir la levée du blocus de Gaza
Un cessez-le feu fragile a temporairement mis fin au conflit armé entre Israël et le Hamas. Mais la violation du droit international par les deux parties, la mort de plus de 1300 personnes, les blessures infligées à plus de 5000 autres, la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza et le refus par les deux parties de se reconnaître mutuellement comme des partenaires de négociation prouvent que le conflit est loin d’être fini.
La communauté internationale est confrontée à une tâche gigantesque, comme la reconstruction du territoire, mais surtout la réponse aux besoins urgents de la population. Nous sommes cependant préoccupés par les signaux envoyés par l’Union européenne à Israël. Nous recommandons vivement à la France et à ses partenaires européens de faire en sorte que le prochain Conseil Affaires Générales et Relations extérieures - réunion mensuelle des ministres européens des Affaires étrangères - qui doit se tenir les 23 et 24 février prochains ne cautionne pas le retour à la situation qui prévalait à Gaza avant le 27 décembre 2008, date du lancement de l’offensive.
Stop au blocus de Gaza !
Nous constatons que l’Union européenne et la communauté internationale en général n’ont pas mis en œuvre de politique déterminée, destinée à mettre fin au blocus de la bande de Gaza. En Europe, un consensus existe sur le fait qu’un cessez-le-feu durable et l’ouverture de tous les points de passage vers Gaza sont les seuls moyens d’améliorer la situation dramatique et d’assurer la sécurité des civils de chaque côté de la frontière. Israël impose un blocus quasi total depuis déjà 19 mois, et fait tout pour ne pas rouvrir les points de passage pour les biens et les personnes.
Comme annoncé par les Nations Unies, reconstruire Gaza – ce qui coûtera des milliards – et répondre aux besoins fondamentaux de 1,5 million d’habitants ne sera pas possible sans l’ouverture des frontières. La reconstruction équivaut à celle d’une ville de la taille de Barcelone. Une attention spéciale doit être accordée aux près de 5000 blessés graves ayant besoin de soins médicaux immédiats. L’Union européenne doit clairement faire comprendre à Israël qu’il est inacceptable de poursuivre le blocus. Comme l’a confirmé la Commissaire européenne Benita Ferrero-Waldner, le blocus israélien constitue une peine collective à l’encontre des civils et une violation du droit international humanitaire.
Faire respecter le droit
Nous saluons l’organisation d’un débat entre ministres européens des Affaires étrangères sur le respect du droit international humanitaire. En tant que signataires de la Quatrième Convention de Genève, les pays membres de l’Union européenne ont l’obligation de faire respecter le droit humanitaire.
C’est pourquoi nous demandons que toutes les parties soient tenues responsables des violations qu’elles ont commises. Une commission d’enquête internationale et indépendante doit être mise en place pour enquêter notamment sur l’utilisation de bombes à phosphore, sur le bombardement d’écoles, de bâtiments de l’ONU et d’ambulances, et sur le recours à des boucliers humains. La France doit exiger qu’un inventaire public soit effectué au niveau de l’ONU et de l’UE quant aux projets suspendus ou détruits. Les parties impliquées doivent rendre des comptes à ce niveau.
Un "rehaussement" mal venu
L’Europe enverrait un mauvais signal à Israël en poursuivant le processus de "rehaussement" des relations bilatérales UE-Israël dans le cadre de l’Accord d’Association et de la politique européenne de voisinage (lire le communiqué).
Nous demandons donc la suspension des négociations tant que le blocus de Gaza ne sera pas levé et que les points de passage pour les personnes et les biens ne seront pas ouverts. Il est urgent que l’Europe revoie sa politique à l’égard d’Israël. Elle ne doit en aucun cas approuver, tolérer ou encourager les pratiques illégales d’Israël.
Telle est malheureusement l’attitude adoptée par l’Europe dans ses relations avec Israël depuis plusieurs années, en dépit du fait qu’Israël intègre illégalement ses colonies dans les accords conclus avec l’UE. Cette situation permet à certains produits israéliens issus des colonies de bénéficier, de façon injuste, des tarifs d’importation préférentiels au sein de la Communauté européenne. Ce faisant, l’UE fait donc comprendre involontairement à Israël que le respect du droit international n’est en rien une condition nécessaire au partenariat. En outre, il est impensable que l’UE accorde des avantages à l’une des parties au conflit.
Contrairement à ce que de nombreux responsables politiques affirment, le rehaussement des relations n’accroît en rien l’influence de l’UE sur Israël. Au contraire, elle l’amoindrit.
Il est urgent de lever le blocus imposé à Gaza : faites-vous entendre !
En lien avec nos collègues d’Oxfam en Belgique et en Espagne, Oxfam France – Agir ici vous invite à interpeller les dirigeants français et européens
1 mars 2009
Urgent: Je signe
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